Article paru dans le N°2 de la revue associative Freaks Corp. en janvier 2010.

Alice LOCOGE traite l’anatomie et le corps humain comme elle traiterait une sculpture, en création monumentale. A l’opposé de l’entité située dans la nature, ce sont ces corps qui renferment notre univers. Gommant tout élément identitaire, elle traite l’homme universel comme réceptacle de l’aspect multiple de la nature, du cosmos. L’homme se retrouve à la naissance et à l’aboutissement de toute création, il est porté dans l’espace et est porteur de l’Espace. Dans la position refermée, introspective de ces personnages, Alice LOCOGE nous laisse le soin de la lecture d’une genèse, d’un jaillissement nouveau. Les matières, les formes, les couleurs, se déclinent à l’infini laissant apparaître chaque toile comme un univers nouveau.

La lisibilité perturbée de corps imbriqués nous renvoie à notre propre questionnement dans le monde qu’est le notre. Dans ses dernières recherches, l’artiste porte un regard de plus en plus extériorisé, plongeant sur ces corps de genèse. Les personnages deviennent monde à leur tour, et développent leur propre univers particulier.