MUSIQUE : Dijon en chanson(s)

MUSIQUE : Dijon en chanson(s)

Article paru le 22 janvier 2012 sur le site d’informations locales infos-dijon.com

Déjà à la rentrée du parlement de Dijon en 1774, on entonnait une chanson, depuis la capitale des Ducs de Bourgogne est restée une ville mélomane. Avec chaque année de nombreux évènements pour tout les styles musicaux, la ville de Dijon perpétue cette tradition musicale grâce à nombreuses scènes ;l’Auditorium, la Péniche Cancale, la Vapeur, le Zénith… Et la musique le lui rend bien avec de grands titres du répertoire de la chanson française.

Les différentes versions de la chanson  « Sur le route de Dijon »

S’il n’y avait qu’un tube à retenir, il s’agirait de la chanson folklorique « Sur la route de Dijon ».  Popularisée par Aristide Bruant (1851-1925), l’histoire de la jolie Marjolaine qui pleurait à côté d’une fontaine  a traversé les âges.

D’abord en 1964, avec Georges Brassens qui donne à la célèbre chanson un aspect plus subversif en abordant le thème de la prostitution. C’est dans l’album « Les copains d’abord » que le célèbre poète chante « La route aux quatre chansons ». En reprenant les vers de la chanson originale ; « Paraît qu’tout le bataillon / Consola la Marjolaine », George Brassens leur donne un sens plus explicite. La belle Marjolaine « avait changé de ton / Il lui fallait des ducatons / Dedans son bas de laine / Pour n’avoir plus de peine / Elle m’a dit :  » Tu viens, chéri ? / Et si tu me payes un bon prix / Aux anges je t’emmène ».

Trois années plus tard, c’est Anne Vanderlove une chanteuse d’origine néerlandaise qui devient la voix de Marjolaine avec sa chanson « La Fontaine de Dijon ». Inspirée par la fontaine du parc Darcy, Anne Vanderlove avait mêlée les standards de la chanson folklorique « A la claire fontaine » et « En passant par la Lorraine ». Alors âgée de 23 ans, la jeune chanteuse interprète une Marjolaine devenue amère de n’avoir trouvé l’amour; « Il n’y a plus de fontaine / Sur la route de Dijon / Il y a eu trop de garçons / Il y a eu trop de « Je t’aime ! » / Il y a eu trop de chansons / Pour l’eau d’une seule fontaine. »

Au début des années 80, c’est pour les enfants que Dorothée reprend « Sur la route de Dijon » pour l’émission Discopuce dans Récré A2. Puis en 1985, l’air de la chanson est remis au goût du jour par la publicité avec le spot télévisuel de la mayonnaise de Dijon Amora.

Enfin, avec le groupe originaire de Saône et Loire, Les Trappistes, l’ancienne chanson populaire « Sur la route de Dijon » est dépoussiérée. En 2002, sur un rythme reggae, on suit les périples d’un jeune homme sur l’autoroute pour rejoindre la capitale des ducs…

2006 ; Yves Jamait chante son amour pour sa ville natale

« Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde / Je te salue, ma vieille Dijon / Et nulle part au monde, je n’aurais voulu naître », C’est bien la chanson d’attente qui accueille tous les dijonnais lorsqu’ils appellent la Mairie de Dijon. Et pour cause, même François Rebsamen, sénateur maire de Dijon, déclare qu’il s’agit de sa chanson préférée. Dans son album « Le coquelicot », Yves Jamait rend hommage à la cité qui l’a vu naitre et grandir. Cette chanson comme en écho à l’opinion de la rue décrit une ville corsetée qui commence à se dévoyer ; « Ma pudique bourgeoise », « tu es longue à décoincer ».

Pendant ce temps, en septembre de la même année, Renan Luce fait de Dijon la ville du « repenti ». Il  nous raconte l’histoire d’un truand sous le régime de protection des témoins refugié dans la banlieue nord de la cité des Ducs et rattrapé par ses démons.

Avec les nombreux jeunes musiciens dijonnais et les nombreux bars de la ville qui programment régulièrement les groupes locaux, nul ne doute que Dijon n’a pas fini de découvrir de nouveaux talents et de pousser la chansonnette.

Sarah Hubert-Marquez

Share