Avec La Scène Bourguignonne, en avant la musique !
Interview parue le 15 janvier 2012 sur le site d’information locale infos-dijon.com et relayée par macon-infos.com, creusot-infos.com, chalon-infos.com et autun-infos.com.
Interpellé par le fait qu’infos-dijon.com, un média d’information locale s’intéresse régulièrement aux groupes amateurs de la scène locale tels que les Wacky Freaks ou The Certenue’s Brothers (voir notre interview), Quentin Küper, le fondateur et rédacteur du webzine « La Scène Bourguignonne », nous a contacté pour partager sa passion et son regard sur les groupes prometteurs de notre région.
La Scène Bourguignonne, c’est près de 25 bénévoles passionnés de musique qui suivent les groupes locaux pour promouvoir le dynamisme et la diversité de la scène musicale amplifiée de Bourgogne. En seulement près de trois ans, ils ont produit des centaines de chroniques CDs, de concerts live, d’interviews, des milliers de photos et ils ne comptent pas s’arrêter là… Sur leur site, ils offrent aussi aux groupes bourguignons, un espace de ressources et de petites annonces en accès libre. Un service inespéré pour tous les musiciens qui se lancent dans la communication et la programmation de concerts.
Devenu incontournable, « La Scène Bourguignonne » est partenaire officiel en 2012 de grands rendez-vous comme le tremplin Dijon Live, ou le festival des Giboulées au Creusot. Depuis peu, ils organisent aussi des concerts avec les groupes espoirs de la région. Infos-dijon.com a voulu en savoir plus…
S.H-M : Tout d’abord, pouvez-vous nous dire ce qui a motivé la création de ce webzine ?
Quentin : Pendant deux années, je faisais la com’ d’un groupe de métal sur le net et l’entretien de leur Myspace. C’est en parcourant les pages des groupes que je me suis rendu compte de la richesse de la scène locale… Et c’est je pense ce qui a été un déclencheur pour la création de ce webzine, qui avait au début et qui a toujours comme but d’AIDER.
S.H-M : Tout Cette expérience a du vous apporter une certaine crédibilité auprès des groupes locaux. Ne pensez-vous pas que votre réputation de professionnalisme est due surtout à la sincérité de votre démarche ?
Quentin : Utiliser le mot sincérité est selon moi tout à fait adapté à ce que l’on fait. Tout ce que je réalise, je le fais avant tout par passion. Je ne tire aucun bénéfice financier de tout cela. J’aime aider les groupes bourguignons dans leur promo, et leur mettre à disposition tout ce dont nous sommes capables de faire, sans attendre de contrepartie. Pour nous la seule récompense, c’est de voir des groupes qui nous remercient et contents de ce que l’on fait pour eux. Là, je me dis que l’on sert à quelque chose.
S.H-M : Tout L’idée de créer un site de référence pour tous les groupes de la région avec un accès libre aux annuaires paraît logique aujourd’hui, mais ça n’a pas du être facile au début, non ?
Quentin : Cela s’est fait très naturellement. Dès la création du webzine, en mars 2009, j’ai tout de suite commencé à répertorier les groupes au fur et à mesure. Et progressivement, nous avons listé les lieux de concerts, les assos, les médias, les festivals, etc. Aujourd’hui, j’ai envie que ce webzine ne soit pas qu’un simple webzine. Je veux qu’il puisse aider les groupes dans leurs démarches en leur proposant des ressources propres à la région. D’ailleurs, on met nos annuaires en libre accès et on essaie de les mettre à jour du mieux possible régulièrement.
S.H-M : Tout De nos jours, et surtout depuis le succès du site My Major Company, on voit de plus en plus de groupes qui tentent leur chance sur la toile. Les sites de tremplins musicaux, de concours ou de promotion se multiplient comme Zikpot, ZicMeUp, Noomiz, Tremplin Milonga etc. Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes groupes qui souhaitent se faire connaître sur Internet ?
Quentin : Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour donner des conseils… N’étant pas encore un professionnel du secteur musical. Mais j’ai toujours pensé que ce genre d’action ne pouvait être que bénéfique pour les artistes ! Les producteurs ne prenant que très peu de risques, ils préfèrent produire des groupes « rentables » financièrement parlant. Et malheureusement ce ne sont pas forcément les plus talentueux… Alors dans ce contexte, oui, ce genre de tremplins est une formidable vitrine pour les groupes puisque c’est le public qui vote. Ce sont donc des artistes issus des choix du public qui vont émerger, et non des choix de producteurs dans un seul but « commercial », et c’est plutôt une très bonne chose… Le mauvais côté, c’est que du coup, il y a un nombre incroyable de groupes qui s’inscrivent et ils se retrouvent noyés dans la masse. Malgré tout mon conseil serait donc de foncer ! Car plus le nom du groupe circulera, plus il arrivera à se faire connaître, donc je pense qu’il ne faut pas hésiter à s’inscrire dans ce genre de chose.
S.H-M : Les activités de « La Scène Bourguignonne » ont acquis une certaine notoriété aujourd’hui, alors pourquoi nous avoir contacté ?
Quentin : Notoriété, je n’emploierais pas tout à fait ce terme là. Nous ne sommes pas encore vraiment connus du grand public, mais plutôt de gens qui s’intéressent à la scène locale et des groupes aussi. Nous avons encore du travail pour vraiment se faire une vraie place au sein des médias locaux reconnus. Et le fait de faire partie du jury du tremplin 123 Panouille 2012, ou encore d’être un partenaire officiel du festival des Giboulées 2012, y contribue grandement et nous ne remercieront jamais assez les personnes qui ont rendu possible cela, elles se reconnaitront ! Les [rares] médias locaux qui acceptent de parler de nous contribuent également à cela… Alors merci beaucoup !
S.H-M : En plus de deux ans maintenant, vous avez rencontré des centaines de groupes partout en Bourgogne. Ces chiffres donnent le vertige, comment organisez-vous l’équipe ?
Quentin : Ça passe vite, nous allons fêter nos 3 ans en mars ! L’équipe est organisée de la même manière depuis le début, seulement plus elle s’agrandit plus c’est difficile à gérer, mais la base est très simple. Nous avons des membres répartis dans toute la région, qui couvrent des concerts dans leurs secteurs respectifs. Côté chroniques cds, on nous envoie les disques et on chronique en fonction de styles musicaux de chacun. Pour les interviews, soit on fait par mail soit on se déplace etc. Mais ça reste du management d’équipe au quotidien pour se répartir toutes les chroniques et tous les concerts, organiser les interviews et sessions acoustiques, etc. On essaie de couvrir le maximum de concerts chaque mois, en fonction des dispos de chacun, avec un vrai temps fort entre juin et août avec la saison des festivals, puisque nous sommes particulièrement gâtés en Bourgogne !
S.H-M : J’imagine que vous êtes sollicités par de nombreux groupes de la région. Avez-vous des critères pour sélectionner ceux que vous suivrez ? Si oui, lesquels ?
Quentin : On ne fait pas réellement de sélection en fait. A part au niveau des styles musicaux que l’on traite, puisque l’on ne traite ni des musiques urbaines ni de musique classique. On est là pour faire la promo des groupes, alors dès qu’on peut le faire on le fait ! On ne va pas refuser de parler d’un groupe. Après on fixe aussi des priorités, tout dépend des disponibilités des chroniqueurs. Mais il est clair qu’on ne peut pas suivre tous les groupes tout le temps ! Donc il y a des groupes dont on va parler une fois de temps en temps lors d’une sortie cd par exemple, et des groupes que l’on va suivre plus régulièrement, tout dépend des actus cd, concerts, etc. La région étant très riche sur le plan musical, il est évident que nous ne pouvons pas toujours satisfaire tout le monde comme il le voudrait, mais nous faisons tout notre possible et sommes toujours prêts à aider les groupes qui le désirent.
S.H-M : Justement que pensez-vous des groupes dijonnais ?
Quentin : Il y a tellement de bons groupes sur Dijon que c’est difficile comme question ! S’il fallait en retenir qu’un seul qui m’aie vraiment marqué, je dirais Yukka’s Splash. Je les ai découvert un peu par hasard sur le net, il y a à peu près un an, on a ensuite chroniqué leur première démo qui venait de sortir… Et quelques semaines plus tard, ils remportaient le tremplin Dijon Live ! Depuis nous suivons le groupe dans son évolution avec interview, article, session acoustique etc. Et ils se frayent progressivement un bon chemin sur la scène régionale. Leur nouvel EP vient de sortir et il est vraiment excellent. C’est vraiment un groupe que j’ai envie de soutenir car ils le méritent et peuvent prétendre à un bel avenir s’ils continuent ainsi. Dans la même lancée, il y a aussi les Kaldeus et l’Effet Kartell qui ont vraiment du talent. Mis à part ces groupes-là, je suis un grand fan des Supercopters, dont le nouveau cd est pour moi une vraie tuerie ! Sinon il y a aussi Oslow, SilicOn Carne (NDRL : interviewé par infos-dijon.com en février 2011), Projet Vertigo, Kiddie Coke et tant d’autres…
S.H-M : D’ailleurs, « La Scène Bourguignonne » a aussi pour vocation de révéler aussi les jeunes talents, avez-vous des groupes de Saône et Loire qui vous ont particulièrement marqué ?
Quentin : Il n’y a pas vraiment de groupes qui m’aient marqué en tant que tel au Creusot. En revanche j’aime bien les groupes Peterpeter Falk et Tekpaf. Je ne connais pas trop la scène locale autunoise en fait, peut-être parce qu’elle n’est pas assez représentée, pas assez vivace, je ne sais pas… J’ai connu quelques groupes autunois, il y a quelques années quand je travaillais encore avec Exod’s, mais la plupart de ces groupes n’existent plus ou du moins plus sous la forme que j’ai connu. En revanche, on a découvert il y a peu de temps le groupe Sunday Eleven, qui ont fait la première partie d’Archimède à la Vapeur à Dijon, il y a quelques semaines, et dont vous pouvez retrouver nos photos sur notre site.
S.H-M : Et du côté de Chalon sur Saône ?
Quentin : C’est mon fief ! Alors je suis l’actualité de pas mal de groupes de ce coin. Et je dois dire qu’il y a là de bonnes formations prometteuses. Je suis un grand fan d’Améthyste, que je connaissais bien avant de créer « La Scène Bourguignonne », mais qui malheureusement ont splitté il y a quelques mois pour se consacrer à un nouveau projet. A part Améthyste, j’aime particulièrement Tuolumne, EXE, Off Broadway, The Whyskers, Vincent Walter Jacob (qui trace actuellement sa route aux USA, voir l’interview sur notre site) et un jeune groupe que l’on a découvert il y a peu et dont on attend avec impatience le nouvel EP : The Fawkes. Un peu plus loin il y a aussi les copains de Next Exit sur Digoin.
Et à Mâcon, y a-t-il des groupes prometteurs ?
Quentin : Il y a un gros vivier de groupes sur Mâcon, dans des styles très variés. Ça donne une scène très dynamique et c’est très intéressant à ce niveau-là. Et de ce vivier, sont sortis des groupes qui aujourd’hui ont une renommée nationale. On pense tout de suite à Broussai, JMPZ, Maxxo, Gran Kino (ex Semtazone), Soul Mafia Click ou encore Julien Lacharme qui est le guitariste d’Alpha Blondy. Les Kaophonic Tribu sont aussi du coin, partagés entre la Nièvre et la Saône et Loire. Mais ces derniers temps j’ai vraiment flashé sur la musique des Damaged Superstars, dont l’EP qui vient de sortir est un vrai concentré d’énergie rock’n roll comme je les aime. Sinon, j’aime aussi beaucoup Big Bears, Zato, Sour Beauty, What The Folk, ORANGEBUD, Atama… Petit coup de pub pour les copains de « La Scène Mâconnaise », avec Fab qui tient une page Facebook relayant les infos des groupes mâconnais, alors n’hésitez pas à lui rendre une petit visite !
S.H-M : Vous avez annoncé le 6e volume de votre compilation « Burgundian Sessions » disponible dès le 14 mars 2012 en téléchargement gratuit sur votre site. Avec plus de 2 500 téléchargements, c’est un moyen supplémentaire pour le public de connaître le meilleur de la scène bourguignonne actuelle. Vous vous lancez maintenant dans l’organisation de concerts, avez-vous d’autres surprises à nous confier pour 2012 ?
Quentin : L’année 2012 s’annonce assez riche pour nous, en plus du webzine. Ça commence avec le tremplin Dijon Live le 8 février et dont nous sommes partenaires, avec là aussi de très bons groupes en compétition. Viendra ensuite notre nouvelle compilation gratuite le 14 mars, puis le festival des Giboulées fin mars et dont nous sommes partenaires officiels, ce qui va donner lieu à pas mal de petites choses d’ici-là. Et une grosse date à retenir le 28 avril au Réservoir à St Marcel (à côté de Chalon), puisque la salle nous donne carte blanche sur la programmation. Nous avons décidé d’inviter le groupe auxerrois Hove, le groupe mâconnais Atama, ainsi que les dijonnais de Hit By Moscow en tête d’affiche, qui ont notamment joué aux Eurockéennes cet été. Voilà ce que je peux vous dire pour les premiers projets confirmés de cette nouvelle année. Viendront d’autres choses dans le courant de l’année, comme par exemple une autre compilation en septembre ou octobre et peut-être un concert à l’automne. Donc un seul conseil : tenez-vous au courant via notre site et notre page Facebook !
S.H-M : En cette période de vœux, que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année ?
Quentin : Du succès dans tout ce que nous entreprendrons !
Propos recueillis par
Sarah Hubert-Marquez