Article paru le 08 septembre 2011 sur le site d’information locale infos-dijon.com

Diplômé de la prestigieuse école Emile Cohl en 2010, à seulement 23 ans, Jérémie Fleury, originaire de la Bresse Bourguignonne, s’est fait d’abord remarqué dans le domaine du jeu vidéo en créant pour Ubisoft l’un des personnages principaux d’Assassin’s Creed Brotherhood et en gagnant la même année un prix du concours Ganuta organisé par Imaginove, le pôle de compétitivité français dédié aux industries de l’image, pour son projet Lost Puppets. (http://www.youtube.com/watch?v=9iBT0QVPAQs).

Mais c’est bien dans l’illustration que Jérémie Fleury prend le plus de plaisir ; « Depuis toujours, le dessin est pour moi une façon privilégiée d’exprimer mes rêves, mes histoires, mes émotions et de leur donner vie ». Le jeune artiste soutient et participe à de nombreux projets culturels,  Magnitude 9, un artbook en hommage aux victimes du Tsunami japonais, Freaks Corp, la revue associative dijonnaise, La bataille des 10 mots organisée par la DRAC de Bourgogne pour la semaine de la langue française et de la francophonie. En avril 2011, une de ses créations est présentée à la galerie Nucleus à Los Angeles aux côtés des grands noms de l’illustration pour l’exposition anniversaire du film Edward aux Mains d’Argent. Touche à tout, Jérémie Fleury travaille actuellement sur un jeu de cartes à jouer et à collectionner Drako.

C’est à Dijon, à la librairie Ciel Rouge, que Jérémie Fleury expose jusqu’au 30 septembre une vingtaine d’illustrations, du crayonné à la reprographie sur toile. Les produits dérivés de l’artiste sont également présentés en exclusivité à la boutique de l’imaginaire. Découvrir les dessins de Jérémie Fleury c’est comme la madeleine de Proust et se souvenir de l’ombre magique de l’enfance… D’ailleurs, il puise son inspiration de nombreuses personnalités Mark Riden, Frazetta, Arthur Rackam, Tim Burton, Lewis Carroll, Edgar Allan Poe, Olivier Ledroit, et dans la lecture des contes, des mythes et des légendes. Le public dijonnais peut voir ainsi sa version des contes d’Andersen avec La Reine des Neiges et Les fleurs de la petite Ida. Et comme dans toutes les histoires fabuleuses, on reconnaît ces héroïnes, une déesse guerrière, une énigmatique naïade ou une cavalière téméraire. Tour à tour enjôleuses, mystérieuses ou inquiétantes, la figure féminine est reine dans l’univers de Jérémie Fleury. On retrouve dans le choix de couleurs lumineuses et la mise en scène des sujets une sensibilité symboliste proche d’un autre artiste bressan Gaston Bussière illustrateur, entre autre, des œuvres de Gustave Flaubert.

Lors du vernissage, ce samedi 3 septembre, il était accompagné de l’auteure Marie-Ange Pigot pour laquelle il a réalisé les couvertures de deux ouvrages, Le Funambule des Cœurs et Un soupir de Lumière. L’écrivain était venu dédicacer son nouveau recueil de nouvelles, d’inspiration poétique et fantastique, qui invite à un cheminement initiatique entre le réel et l’imaginaire, entre le monde intelligible et un autre possible… Une  nouvelle fois la boutique Ciel Rouge émerveille le public dijonnais avec cette très belle exposition et perpétue la tradition fantastique de la Cité des Ducs qui a vu naître dans ses murs en 1719 le créateur du conte fantastique français, Jacques Cazotte.

Sarah Hubert-Marquez
Photos : Julien Perrot